Hélène en Bavière
Personnages historiques

Hélène en Bavière, une vie de malheurs pour la soeur de Sissi

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Hélène était la sœur aînée de la fameuse Elisabeth, “Sissi”, impératrice d’Autriche. Moins connue que celle-ci , elle était pourtant destinée à connaître un brillant avenir. En effet, c’est Hélène qui était pressentie pour épouser François-Joseph d’Autriche et non Sissi. Le film éponyme avec Romy Schneider dans le rôle d’Elisabeth ne lui rend pas justice : elle reste dans l’histoire comme la sœur éplorée qui s’est fait piquer son futur mari. Mais qu’en était-il réellement ? Je vous raconte la vie d’Hélène en Bavière.

Hélène en Bavière, une jeunesse peu ordinaire

Une enfant bien-née 

Hélène est le fruit de l’union entre la princesse Ludovica en Bavière, fille du roi Louis Ier de Bavière, et de Maximilien en Bavière, un cousin d’une branche cadette. Si cette union est vue comme une mésalliance par sa mère, Hélène bénéficie tout de même d’un entourage royal : sa tante Sophie de Bavière a épousé l’archiduc François-Charles d’Autriche, frère de l’empereur, et elle compte parmi ses autres tantes une vice-reine d’Italie, une reine de Prusse et une reine de Saxe

Une éducation éloignée des normes sociétales 

Maximilien en Bavière
Maximilien en Bavière

Maximilien de Bavière, son père, est un homme frivole et peu enclin à obéir aux diktats sociétaux. Il s’occupe peu de sa progéniture, n’hésite pas à faire venir à sa table les enfants qu’il a eu avec ses maîtresses, invite des républicains chez lui… Il se fiche de la tristesse et la honte que ressent sa femme et ne pense qu’à la chasse et aux bonnes victuailles. Sa mère, Ludovica, ne pense qu’à une seule chose : marier ses filles le mieux possible

Hélène en Bavière, fille aînée d’une famille nombreuse

Hélène en Bavière frères et soeurs
Portraits des frères et soeurs d’Hélène
©Geneanet

Elle est la troisième d’une fratrie de 10 enfants qui compte Louis-Guillaume, Charles-Guillaume, Elisabeth, Charles-Théodore, Marie-Sophie, Mathilde-Ludovica, Sophie-Charlotte en Bavière, Maximilien et Maximilien-Emmanuel. Charles-Guillaume et Maximilien meurent en bas-âge, mais les autres atteignent l’âge adulte et font de beaux mariages : Marie-Sophie devient reine des Deux-Siciles, Mathilde-Ludovica comtesse de Trani.. Seule ombre au tableau : son frère aîné Louis-Guillaume renonce à ses droits pour épouser une actrice, Henriette Mendel. 

Des projets de mariage avortés 

Hélène en Bavière
Portait d’Hélène en Bavière

Hélène, que l’on surnomme “Néné” est choisie pour devenir la future femme de son cousin, l’empereur François-Joseph d’Autriche. Les fiançailles impériales, qui sont un secret de polichinelle, doivent être annoncées publiquement lors du bal célébrant les 23 ans du jeune monarque le 18 août 1853. La mère d’Hélène, Ludovica est ravie : elle ne pouvait espérer meilleur parti pour sa fille. 

La rencontre entre les deux futurs époux est organisée dans la résidence impériale d’été de Bad Ischl. Hélène est accompagnée de sa mère et de sa jeune sœur Élisabeth dite “Sissi”. Pourtant, à la surprise générale, l’empereur tombe immédiatement amoureux de cette dernière et dès le lendemain de l’entrevue, il annonce son intention de l’épouser.

Le choc est difficile à encaisser pour Hélène : au-delà de l’humiliation subie, aucune couronne ni beau parti ne pourra lui revenir désormais : qui voudrait se marier avec une femme délaissée par un emepreur ? Elle assiste également au défilé de couturières, femmes de chambres et professeurs qui sont dépêchés à Possenhofen ( le château familial) pour parfaire l’éducation de Sissi avant son mariage, ce qui accentue ses regrets.

Hélène en Bavière, une vie parsemée de souffrances

Hélène en Bavière et Maximilien de Tour et Taxis, un mariage aux débuts compliqués 

Quelques années plus tard, Hélène trouve tout de même un prétendant : le prince Maximilien de Tour et Taxis. Héritier d’une grande famille très riche de Bavière, il n’a ni royaume ni couronne mais qu’à cela ne tienne, elle ne pourra pas trouver plus beau parti. Pourtant, le roi Maximilien II de Bavière refuse ce mariage, qu’il estime inégal, car Tour et Taxis est d’un rang inférieur. Sissi et François-Joseph, probablement gênés par l’humiliation qu’ils ont fait subir à Hélène quelques années auparavant prennent sa défense et le mariage est finalement célébré le 24 août 1858 à Possenhofen

Malgré les difficultés, le couple est heureux et se voue une affection mutuelle, donnant naissance à 4 enfants : Louise, Elisabeth, Maximilien et Albert. 

Une année remplie de malheurs 

Hélène en Bavière 2

L’année 1867 est une année noire pour Hélène et sa famille :

– Le 6 mai, Marie de Taschen, cousine du couple, meurt également brûlée vive après avoir allumé une cigarette. 

– Le 19 mai, Maximilien d’Autriche, frère de l’empereur François-Joseph devenu empereur du Mexique, est exécuté par des rebelles, faute d’avoir trouver les soutiens nécessaires pour assurer son pouvoir : son épouse sombre alors dans la folie et l’archiduchesse Sophie se retire définitivement de la vie publique. Un dernier malheur viendra assombrir un peu plus cette terrible année. 

Un veuvage rapide 

Le 26 juin 1867, le prince Maximilien de Tour et Taxis décède d’une infection rénale à l’âge de 35 ans, alors que sa fille aînée n’a que huit ans, laissant Hélène éplorée. Il lui confie dans son testament la gestion de sa fortune et la garde de ses enfants, preuve de l’amour indéfectible qu’il lui portait. 

Hélène en Bavière, une femme avec un sens aiguisé des affaires

La gestion de la fortune des Tour et Taxis

Hélène en Bavière château
Château de Saint-Emmeran en Allemagne

Son mari lui ayant légué tous ses biens à sa mort, Hélène s’emploie, à 33 ans, à les faire fructifier. Elle se doit notamment de faire tourner le château de Saint-Emmeran, à Ratisbonne dans le sud de la Bavière, qui compte pas moins de 517 chambres pour une superficie de plus de 21 000 mètres carrés. 

Hélène a également hérité de nombreuses autres propriétés, comme le château de Trugenhofen, celui de Garatshausen et le palais de Buizingen. Elle vend le palais de Tour et Taxis de Francfort et de nombreuses autres propriétés, mais en conservant ses biens agricoles et forestiers

Hélène en Bavière noue des alliances prometteuses grâce à ses enfants 

Portaits enfants
Portraits des quatre enfants d’Hélène en Bavière

Hélène est comme sa mère, à la recherche de belles alliances pour ses enfants. En 1875, elle marie sa fille aînée, Louise, au prince Frédéric de Hohenzollern, membre de la famille impériale allemande et frère du prince de Roumanie et de la comtesse de Flandres. Puis en 1877, sa fille Élisabeth épouse Michel de Portugal, duc de Bragance, prétendant au trône du Portugal.  

Le prince Albert son dernier fils se fiance quand à lui en 1889 avec un autre membre de la famille impériale autrichienne : l’archiduchesse Marguerite-Clémentine d’Autriche, fille de l’archiduc Joseph, palatin de Hongrie et de la princesse Clotilde de Saxe-Cobourg-Gotha. Ce mariage est un beau coup : il assied définitivement la famille Tour et Taxis dans le cercle très restreint des familles royales.

Les malheurs continuent 

Comme une ritournelle, les malheurs ne cessent de jalonner l’histoire d’Hélène. Sa fille Louise meurt en 1881, à peine âgée de 21 ans et laisse trois enfants en bas-âge. C’est un premier gros coup dur pour Néné, qui se retire partiellement de la vie publique. En 1885, son fils Maximilien meurt de la scarlatine à 23 ans. S’en est trop pour Hélène, qui décide de se faire interner en hôpital psychiatrique. 

En 1886, le roi Louis II de Bavière est retrouvé noyé dans un lac avec son médecin. Et cela continue : en 1888 Maximilien son père meurt. Le 31 janvier 1889, son neveu, Rodolphe d’Autriche, fils de sa soeur Sissi est retrouvé mort de manière étrange en compagnie de sa maîtresse dans un pavillon de chasse à Mayerling. 

Hélène en Bavière finit sa vie entourée des siens

Hélène et ses sœurs avaient pris l’habitude de se retrouver régulièrement à Possenhofen, pour échanger sur leur vie maritale et leurs malheurs. Hélène est très proche de Sissi, avec qui elle a une correspondance fournie et qu’elle accompagne lors de ses voyages, notamment à Corfou ou Madère. 

Très malade après les fiançailles de son fils le prince Albert avec l’archiduchesse Marguerite-Clémentine d’Autriche, la princesse Hélène n’en a plus pour très longtemps sur terre. Toute sa famille vient à alors à son chevet, et Sissi reste près d’elle jusqu’à sa mort. Néné lu aurait alors confié en anglais, langue dont elles se servaient pour communiquer entre elles sans craindre les oreilles indiscrètes : “Nous avons beaucoup souffert parce que nous avions un cœur”. 

Sources

– https://www.cairn.info/histoire-de-l-autriche–9782262061296.htm
– https://gw.geneanet.org/gpougnet?lang=fr&n=en+baviere&oc=0&p=helene+caroline+therese
– https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/801428
– https://www.amazing-sisi.at/fr/qui-etaient-les-freres-et-soeurs-de-limperatrice-elisabeth/
– https://dossiers.lalibre.be/les-tour-et-taxis/