Le royaume de Suède a été fondé au VIème siècle grâce à la fédération de plusieurs provinces autonomes. Il compte aujourd’hui 9,64 millions d’habitants et est toujours dirigé par une monarchie constitutionnelle : Charles XVI Gustave, né en 1946 en est l’actuel roi, mais de nombreux souverains l’ont précédés. Carnet d’Histoire dresse pour vous la liste des rois de Suède et vous présente quatre souverains qui ont marqué l’histoire du pays.
La Maison de Munso ( de la fin du Xème siècle à 1060 )
L’origine des rois de Suède remonte aux VIIIème et IXeme siècles avec la Maison de Munso, dont les membres sont semi-légendaires. Les premières sources sur elle remontent au Xème siècle. Elle est également appelée la « Vieille dynastie ». Munsö est l’île où est enterré Björn Järnsida, fondateur légendaire de la Maison.
Eric VI le Victorieux | 970-995 |
Olof III | 995-1022 |
Anund III Jacob | 1022-1050 |
Emund III | 1050-1060 |
La Maison de Stenkil (1060-1130)
La Maison de Stenkil est une dynastie suédoise qui occupe le trône de 1060 environ à 1125, à la suite de la dynastie de Munsö. Son fondateur Stenkil est probablement originaire du Västergötland.
Stenkil | 1060-1066 |
Eric VII | 1066-1067 |
Halsten | 1067-1070 |
Anund IV | 1070 – 1075 |
Hakon Ier, le rouge | 1075- 1079 |
Halsten | 1080-1084 |
Inge Ier « l’Ancien » | 1084-1105 |
Sven « le Sacrificateur » | 1084-1087 |
Philippe | 1105-1118 |
Inge II « le Jeune » | 1105-1125 |
Ragnvald « Tête ronde » | 1125-1130 |
Magnus Ier « le Fort » | 1125-1130 |
Les Maisons de Sverker et d’Éric (1130-1250)
La maison de Sverker est une dynastie qui succède à la maison de Stenkil et règne par intermittence sur la Suède entre 1130 et 1222. Durant cette période, elle s’oppose à la maison d’Erik.
Sverker Ier « l’Ancien » | 1130-1156 |
Éric IX « le Saint » | 1156-1160 |
Magnus II | 1160-1161 |
Charles VII | 1161-1167 |
Knut Ier | 1167-1196 |
Burislev | 1167-1169 |
Kol | 1167-1173 |
Sverker II « le Jeune » | 1196-1208 |
Éric X | 1208-1216 |
Jean Ier | 1216-1222 |
Éric XI « le Bègue ou le Boiteux » | 1222-1229 |
Knut II « le Long » | 1229-1234 |
Éric XI « le Bègue ou le Boiteux » | 1234-1250 |
La Maison de Folkung (1250-1364)
La Maison de Folkung est une famille originaire de l’Östergötland qui donne au royaume de Suède médieval plusieurs évêques et souverains ainsi que trois rois de Norvège et un roi de Danemark au XIVème siècle.
Valdemar | 1250-1275 |
Magnus III | 1275-1290 |
Birger | 1290-1318 |
Magnus IV | 1319-1364 |
Eric XII | 1356-1359 |
Håkon II | 1362-1364 |
La Maison de Mecklembourg (1364-1389)
La maison de Mecklembourg est l’une des plus anciennes dynasties de l’Allemagne, fondée au XIIème siècle. La famille existe encore de nos jours : le chef actuel de la maison est le duc Georges-Borwin de Mecklembourg.
Albert de Mecklembourg | 1364-1389 |
Rois de l’Union de Kalmar (1389-1523)
L’union de Kalmar est une union formée par les trois royaumes scandinaves de Danemark, Suède et Norvège, réunis sous un seul monarque, malgré de nombreuses interruptions, de 1397 à 1523.
Marguerite | 1389-1412 |
Éric XIII | 1396-1439 |
Christophe de Bavière | 1440-1448 |
Charles VIII | 1448-1457 |
Christian Ier | 1457-1464 |
Charles VIII | 1464-1470 |
Jean II | 1497-1501 |
Christian II « le Tyran » | 1520-1521 |
La Maison de Vasa (1523-1654)
La dynastie Vasa est une dynastie originaire de la région suédoise d’Uppland qui a régné sur la Suède de 1523 à 1654 et sur la Pologne et la Lituanie de 1587 à 1658.
Gustave Ier | 1523-1560 |
Éric XIV | 1560-1568 |
Jean III | 1569-1592 |
Sigismond | 1592-1599 |
Charles IX | 1604-1611 |
Gustave II Adolphe « le Grand » | 1611-1632 |
Christine | 1632-1654 |
La Maison de Palatinat-Deux-Ponts (1654-1720)
Le Palatinat-Deux-Ponts est un ancien État du Saint-Empire romain germanique créé par la fusion des territoires contrôlés par les comtes palatins du Rhin avec une partie du comté de Deux-Ponts en 1394.
Charles X Gustave | 1654-1660 |
Charles XI | 1660-1697 |
Charles XII | 1697-1718 |
Ulrique-Éléonore | 1718-1720 |
La Maison de Hesse (1720-1751)
La maison de Hesse est une famille princière allemande, issue de la dynastie des Régnier, comtes de Louvain et ducs de Brabant dont la généalogie remonte à Lambert Ier, comte de Louvain.
Frédéric Ier | 1720-1751 |
La Maison de Holstein-Gottorp (1751-1818)
Cadette de la dynastie des Oldenbourg, la maison de Holstein-Gottorp a régné sur la Suède entre 1751 et 1818, la Russie de 1762 à 1917, l’Oldenbourg entre 1773 et 1918, et plus brièvement sur la Norvège de 1814 à 1818.
Adolphe-Frédéric | 1751-1771 |
Gustave III | 1771-1792 |
Gustave IV Adolphe | 1792-1809 |
Charles XIII | 1809-1818 |
La Maison Bernadotte (depuis 1818)
La maison Bernadotte est une famille d‘origine française qui occupe depuis 1818 le trône de Suède et qui régna également sur la Norvège de 1818 à 1905. La branche suédoise de cette famille a été fondée par le maréchal d’Empire Jean-Baptiste Bernadotte. Il est choisi en 1810 par le Parlement suédois comme héritier du roi Charles XIII, vieux, malade et sans enfants.
Charles XIV Jean | 1818-1844 |
Oscar Ier | 1844-1859 |
Charles XV | 1859-1872 |
Oscar II | 1872-1907 |
Gustave V | 1907-1950 |
Gustave VI Adolphe | 1950-1973 |
Charles XVI Gustave | depuis 1973 |
Les rois de Suède qui ont marqué le pays
Si la Suède a connu de nombreux souverains, certains ont marqué durablement l’Histoire du pays. Je vous dresse le portrait de quatre d’entre eux.
Christian II “Le Tyran”
Christian II était roi de Norvège, du Danemark et de Suède. Né le 1er juillet 1481 au château de Nyborg, il épouse le 12 août 1515 Isabelle d’Autriche, petite-fille de l’empereur Maximilien Ier et sœur du futur Charles Quint. Christian est sacré roi de Suède en 1520 dans la cathédrale de Stockholm et c’est à ce moment-là que démarre le cauchemar des suédois : les trois jours qui suivent son sacre sont consacrés à des banquets, mais la fête vire au drame.
Dans la soirée, Christian fait rassembler ses capitaines pour une conférence privée au palais. Une horde de soldats danois surgit alors avec des lanternes et des torches et s’empare de plusieurs personnes sélectionnées pour leur hérésie ou leurs opinions politiques. Ensuite, les autres invités sont placés dans des cachots. Le lendemain un conseil prononce solennellement un jugement de mort contre ces prisonniers pour hérésie.
La journée suivante n’est guère plus réjouissante : à minuit les évêques patriotiques de Skara et Strängnäs sont emmenés dans le grand parc de Stockholm et décapités. Quatorze nobles, trois maires, quatre conseillers municipaux et vingt citoyens ordinaires sont noyés puis décapités. Les exécutions continuent le jour suivant. En tout, quatre-vingt-huit personnes sont tuées. Christian II restera à tout jamais “un tyran” et un des pires rois de Suède et passera les 27 dernières années de sa vie en résidence forcée à Copenhague au Danemark.
Christine de Suède
Les rois de Suède sont parfois des reines : Christine de Suède est née le 18 décembre 1626 à Stockholm. Elle est sacrée en 1650 et est en réalité “roi de Suède” et non reine, car c’est le stratagème trouvé par son père pour la faire monter sur le trône. Christine est connue pour sa passion pour les lettres et les arts, et correspond avec de nombreux penseurs de son temps.
Ses manières, son goût pour les modes étrangères, les dépenses exorbitantes de son sacre, ses libéralités vis-à-vis de ses favoris et de ses invités, sa politique d’anoblissement en masse finissent par affecter les finances royales. Elle refuse de se marier, s’habille en homme et fume la pipe et les pamphlets de l’époque lui prêtent de nombreuses aventures aussi bien féminines que masculines.
Dès 1651, Christine envisage l’abdication. Ne voulant définitivement pas se marier, elle obtient la désignation de son cousin Charles-Gustave d’abord comme successeur, puis comme prince héritier. Elle finit par annoncer le 11 février 1654 son abdication, signifiant son réel dégoût du pouvoir et sa lassitude pour les fonctions royales. Elle quitte immédiatement la Suède, faisant étape à Hambourg, Anvers et Bruxelles où elle se convertit secrètement au catholicisme. Christine atterrit finalement à Rome, où elle crée l’académie du Riario, une société de lettrés et d’artistes et finit par s’éteindre en 1689 d’érysipèle, une infection de la peau.
Gustave III de Suède
Gustave III voit le jour le 24 janvier 1746 à Stockholm. Il épouse en 1766 sur proposition du Parlement mais contre l’avis de sa mère Sophie-Madeleine de Danemark, fille du roi Frédéric V. Il est notamment initié aux Lumières par le francophile Carl Gustaf Tessin et entretient une correspondance avec Voltaire.
En 1771, la Suède est gouvernée par un Parlement qui se déchire et la famille royale n’a que peu de pouvoir. Lorsque son père meurt le 24 mars de la même année, Gustave sait que sa mère est en danger et qu’il doit faire quelque chose pour la protéger : il décide d’effectuer un coup d’État en août 1772 au moment où le pays sombre dans l’anarchie. Soutenu par sa mère, l’armée et le peuple,il réorganise la justice et les finances et abolit la torture.
Gustave III est le premier chef d’État neutre au monde à reconnaître l’indépendance des États-Unis en 1782 et assiste militairement les rebelles. Il tente également de former des alliances pour restaurer Louis XVI sur le trône français après la Révolution en 1789. Son pouvoir grandit et il met en place un “absolutisme éclairé” pour brider les nobles, qui, mécontents, complotent contre lui. Sa destinée s’arrêtera nette : le 16 mars 1792, alors que le roi assiste à un bal masqué à l’opéra royal de Stockholm, Jacob Johan Anckarström, un militaire, lui tire dans le dos et Gustave III meurt treize jours plus tard d’une septicémie.
Charles XIV Jean
De son premier nom Jean-Baptiste Jules Bernadotte, Charles XIV n’est pas héritiers de rois de suèdes. Il naît à Pau le 26 janvier 1763 et décide d’embrasser une carrière militaire. Il s’engage dans l’armée française en 1780 et connaît un avancement rapide sous la Révolution française, atteignant le grade de général en 1794. Jean-Baptiste se distingue à plusieurs reprises sur les champs de bataille et occupe également, pendant une courte période, le poste de ministre de la Guerre. Ses relations avec Napoléon sont tendues, mais Bonaparte élève tout de même Bernadotte à la dignité de maréchal d’Empire, la plus haute distinction militaire du pays en 1804.
En 1810, il est choisi par le Parlement suédois comme héritier du roi Charles XIII, vieux, malade et sans enfants, prenant alors le nom de Charles Jean et le titre de régent du royaume. Il monte sur les trônes suédois et norvégien en février 1818 après la mort de Charles XIII. En tant que nouveau souverain, Bernadotte s’efforce d’améliorer l’économie du pays en équilibrant le budget intérieur et en développant les infrastructures, avec par exemple la construction du canal Göta. Il s’éteint finalement en 1844 et c’est son fils, Oscar Ier, qui lui succède.