Le Parc aux cerfs
Anecdotes

Le Parc aux cerfs, harem de Louis XV ?

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Il y avait, au XVIIIᵉ siècle, un quartier de Versailles nommé Parc aux cerfs. Si ce quartier a changé de nom et s’appelle désormais le quartier Saint-Louis, le nom Parc aux cerfs est devenu une expression pour désigner une maison close ou un lupanar. Mais alors pourquoi ? Ce quartier aurait tout simplement abrité de jeunes créatures mises à la disposition du roi Louis XV en personne pour satisfaire ses envies les plus torrides. Démêlons ensemble le vrai du faux. 

L’Origine du Parc aux cerfs

Origine Parc aux cerfs
Parc aux cerfs
©Bridgeman Art Library

Le roi Louis XIII adorait la chasse, et particulièrement chasser à Versailles (domaine qui possédait, rappelons-le, un très joli pavillon de chasse que Louis XIV a transformé pour en faire le château que nous connaissons aujourd’hui). Pour pouvoir lui fournir suffisamment de gibier et notamment des cerfs, on parquait les cervidés dans des enclos avant d’en relâcher quelques-uns au moment des chasses royales. Lors du règne de Louis XIV et de l’agrandissement de Versailles, des maisons furent construites à cet emplacement pour loger le personnel du château et cette sorte de lotissement pris le nom de Parc aux cerfs. 

Madame de Pompadour, maquerelle en chef ? 

Madame de Pompadour par François Boucher
Madame de Pompadour par François Boucher
©Posterlounge

Après avoir été la favorite de Louis XV pendant des années, Madame de Pompadour, sentant le roi quelque peu lui échapper et voulant garder une mainmise sur les affaires du royaume, a une idée. Elle décide d’aménager dans une des maisons du quartier du Parc aux cerfs une sorte de harem pour Louis XV, en choisissant et installant dans cette maison de magnifiques (et très jeunes) femmes avec lesquelles le roi pourrait s’adonner à tous les plaisirs de la chair. Bien évidemment, la marquise veille au grain et fait en sorte qu’aucune de ces femmes ne puisse devenir favorite. Elle les entretient, leur fait apporter de jolies toilettes, les nourris, et lorsque le roi n’est plus attiré par l’une d’elle, une autre prend sa place. 

Que devenaient les jeunes femmes du Parc aux cerfs ? 

Le roi, soucieux tout de même de ne pas ternir son image d’homme droit et galant, assurait un avenir pour chacune des femmes du Parc aux cerfs. Ainsi, celles qui tombaient enceintes de lui étaient mariées avec des membres de la Maison du roi, qui acceptaient moyennant bonne rétribution d’endosser le rôle de père pour ces enfants. Les rumeurs les plus folles circulaient sur ces femmes. On a murmuré que Madame du Barry, dernière favorite de Louis XV, avait fait ses gammes aux Parc-aux cerfs avant de devenir favorite officielle. Cette rumeur n’a bien évidemment jamais pu être prouvée.

Les anti-royalistes ont profité de la situation pour forger à Louis XV une réputation d’ogre, ne possédant aucun sens moral, avec un appétit sexuel insatiable. Le Parc aux cerfs est devenu une expression pour désigner une maison-close, un lupanar, où l’on pouvait s’adonner à toutes les orgies et luxures. 

La vérité sur le Parc aux cerfs

La belle O'Murphy
La belle O’Murphy par François Boucher ©CC0

Si cette maison a bien existé, le roi Louis XV ne s’y est en réalité jamais rendu. En effet, de jeunes femmes y étaient bien logées et nourries, mais le valet de chambre du roi, un certain Lebel, allait en personne chercher la jeune femme convoitée par le roi pour la nuit et l’emmenait au château de Versailles. Une fois au château, elle était conduite dans une chambre appelée “trébuchet” ou le roi faisait d’elle ce qu’il voulait. 

Ainsi, si Louis XV n’a pas mis les pieds dans cette maison close, il s’arrangeait tout de même pour obtenir ce qu’il voulait de toutes ces femmes et les mœurs de l’époque étaient bien différentes de celles d’aujourd’hui. Une des plus célèbres pensionnaires du Parc aux cerfs, Marie-Louis O’Murphy, a été petite maîtresse du roi pendant 3 ans, entre 1752 et 1755. Elle était âgée de 15 ans à son entrée dans la maison et aurait été présentée au roi par le frère de Madame de Pompadour elle-même. Sa beauté et ses courbes ont été immortalisées par François Boucher, dans un célèbre tableau datant de 1752.