Auteur : Constance de l’Association Héritages
Enfance de l’Orpheline Hortense de Beauharnais et de son avènement en tant que Princesse Impériale
Hortense de Beauharnais, fille du vicomte de Beauharnais et de Joséphine Tascher de la Pagerie, tous deux martiniquais, est née et 1783 à Paris. Elle part avec sa mère en Martinique vers le domaine de la Pagerie surnommée la Petite Guinée, dès la séparation de ses parents et y reste jusqu’en 1790. Très jeune donc, elle perd son père, grand homme mousquetaire jusqu’à atteindre le poste de Ministre de la Guerre qu’il paiera de sa vie en le refusant. Avec la Révolution, se retrouve orpheline de père et délaissée par sa mère qui court les salons mondains après avoir quitté la prison de manière miraculeuse. La petite fille forge son caractère rapidement et dès son plus jeune âge, elle fait sensation à la Cour, éduquée notamment par Madame Campan à l’Ecole de Saint Germain en Laye pour jeunes filles (ancienne dame de chambre de Marie Antoinette), sa mère cherchant à la marier avec un parti adéquat aux ambitions qu’elle lui impose. Napoléon et Joséphine se rencontrent d’après la légende, grâce à Eugène de Beauharnais, fils de Joséphine, demandant au petit caporal l’autorisation de garder l’épée qui lui arracha son père ; et c’est tout naturellement que la future Impératrice décide finalement de renforcer son alliance avec les Bonaparte et confie sa fille Hortense de Beauharnais à Louis, le frère de Napoléon.
Hortense de Beauharnais : de belle fille à belle-sœur de Napoléon
Louis et Hortense s’installent à La Haye en 1806 lorsqu’ils deviennent roi et reine de Hollande. Leur séjour sera de courte durée puisqu’ils sont rejetés par Napoléon, voulant faire de la Hollande une province de son Empire. Hortense de Beauharnais donne alors naissance à trois enfants dont Napoléon Charles en 1808 rapidement après son mariage, assurant la descendance des Bonaparte, alors que sa mère et Napoléon 1er peinent à consolider leurs liens par quelconque enfant. Ils fuient en Bohème en 1810 et choisissent de mettre fin à ce mariage malheureux par une séparation face à leur différence de caractères. Devenue fille de l’Impératrice qui n’en est plus, Hortense de Beauharnais perd faveur à la Cour mais réussit, grâce à la nouvelle épouse de Napoléon dont elle est la plus proche confidente, à rester dans l‘entourage de l’Empereur alors que son mari part en Autriche puis en Italie. La reine déchue prend alors la résolution de parcourir l’Europe et de s’adonner à ses plaisirs les plus simples ; le dessin, le théâtre, la monture, la musique (composant Partant pour la Syrie) et la peinture. A la mort de sa mère, Hortense de Beauharnais s’éprend du Tsar Alexandre 1er et maintient une certaine place parmi les plus influents et aussi auprès d’un certain Charles de Flahaut, allié de l’Empire puis Ambassadeur sous la Monarchie de Juillet avec qui elle aura son dernier fils, le duc de Morny.
Fréquentations de la famille Impériale
Parmi ses résidences lors de cette période, on peut compter le Château de St Leu et un hôtel à Paris 16 rue de la Victoire. Ce château, dont Hortense de Beauharnais en devient la duchesse, où se mêlaient chasse et divers agréments sous l’Empire, devient un lieu connu du tout Paris, et on y croisera même le futur Louis XVIII, émerveillé par tant de raffinement.
Hortense doit aussi prouver à la famille de Napoléon, les Murat entre autres, qu’ils ont bien leur place au sein de la famille Bonaparte ; ils jalousent cette position acquise par faveur et non par lien de sang. Pendant la période du faste des Beauharnais et des Bonaparte réunis, les Tuileries, Saint Cloud, La Malmaison ou encore le Château de Navarre deviennent des lieux fréquentés par la mère du petit « dauphin » de Napoléon, désespéré de ne pas pouvoir donner de fils au trône. D’ailleurs, seulement le troisième des fils pourra prendre la suite de cette famille extraordinaire.
Déception d’une Gloire déchue et mise en abîme de sa succession
Lors de la fin du règne des Bonaparte et après avoir manifesté son soutient lors du retour de Napoléon de l’Île d’Elbe, la reine Hortense est priée de quitter St Leu, revendiqué par Condé, et de se réfugier à Arenenberg en Suisse, où elle démocratise le ‘thermalisme mondain’, ainsi que sur les rives du lac de Constance, ou Bodensee l’été et Augsbourg en Bavière l’hiver. Son amant de toujours, le Tsar, la soupçonne de jeu entre plusieurs hommes et elle finit délaissée, son mari lui réclamant la garde de leur fils aîné.
Elle perd une multitude de piliers de sa vie les années suivant son installation comme Napoléon, Eugène son frère aîné et son second fils en Italie, Napoléon Louis. Ainsi, son dernier fils est promu unique prétendant du clan Bonaparte. Par l’intervention de sa mère d’ailleurs, il échappe de justesse aux foudres lors du soulèvement à Strasbourg qui faillit le perdre. Il rejoint la reine en 1837, et Hortense de Beauharnais part à l’âge de 54 ans et effectue son dernier voyage pour reposer à Rueil auprès de sa mère Joséphine.
Destin hors norme du plus jeune fils d’Hortense de Beauharnais
Charles Napoléon, menace pour la succession du trône impérial du futur empire austro-hongrois, est envoyé aux Etats-Unis d’où il reviendra finalement en 1848 pour prendre le pouvoir en France à travers un suffrage ‘universel’ masculin de quatre ans.
Fidèle au sentiment de toute puissance sur l’Europe et sur la France, Charles Napoléon suit le vœu de son grand père par adoption et rend la France déterminée à sortir du joug des Bonaparte à travers Les Journées de Juin. Ainsi est proclamée la première Constitution encore en vigueur aujourd’hui, marquant considérablement le début du règne du Napoléon III proclamé Empereur des Français en 1851, après un coup d’état transgressant la légitimité constitutionnelle.
Souvenir de la belle fille de l’ « Aigle »
La Reine Hortense reste dans les mémoires comme étant la fille d’une légitimiste convaincue et comme fille adoptive du premier Empereur en France, mère de quatre garçons. Elle marque durablement l’Histoire grâce au fils qu’elle éduqua pour en faire le futur Napoléon III, concrétisation du véritable lien entre les Bonaparte et les Beauharnais.
Source:
http://www.signets.org/patrimoine/Sur%20les%20traces%20de%20la%20Reine%20Hortense%20version%20mars%202011.pdf
Constance fait partie de l’Association Héritages. Pour en savoir plus, rdv sur leur site internet>
Notre autrice invitée : Constance Jallot
Bonjour ! Je m’appelle Constance, passionnée de l’Histoire de France depuis mon plus jeune âge. Même si mes études de commerce n’ont rien à voir, je continue à éveiller ma curiosité sur ces formidables épopées qu’a traversé notre belle France ainsi que sur ses heures parfois plus obscures. J’ai hâte de vous faire découvrir de nouveaux pans de ce qui nous a construit à travers l’Association Héritages en lien avec Carnet d’Histoire ! A très vite pour découvrir les revers palpitants et les petits détails de notre formidable héritage culturel, patrimonial et historique