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Le chevalier du Moyen Âge, portrait de l’élite guerrière

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Lorsqu’on évoque le Moyen Âge, les premiers mots qui viennent le plus souvent à l’esprit sont “château fort” et “chevalier”. Entre les rêves d’enfant entretenus par les contes, histoires et légendes merveilleuses, tout le monde a forcément songé de cet esprit glorieux. Mais savez-vous réellement qui était le chevalier du Moyen Âge ? Je vous propose de découvrir ensemble l’esquisse de cette élite guerrière féodale.

Qu’est-ce qu’un chevalier au Moyen Âge?

Entre noblesse et chevalerie

Deux chevaliers du Moyen Âge en armure
Deux chevaliers du Moyen Âge en armures s’affrontent

Les chevaliers sont des hommes ayant le droit de porter les armes. Au haut Moyen Âge, tout homme libre était un guerrier. Seule l’élite des rois carolingiens avait ce privilège du port d’armes. Les débuts de la chevalerie sont attestés autour du XIe siècle par les médiévistes. C’est la frontière de l’aristocratie qui sépare les chevaliers du peuple. L’Église a rapidement proposé à ces hommes de combattre pour la paix de Dieu, en raison des crises multiples dans la chrétienté. Les contours de la chevalerie ont longtemps été incertains, se confondant souvent avec la noblesse au XIe siècle. Le cadre de vie des chevaliers est le château, où ils participent à l’exercice du pouvoir seigneurial au sein du plaid, une assemblée des vassaux du seigneur.

L’équipement du chevalier du Moyen Âge

Dessin explicatif de l'équipement du chevalier du Moyen Âge
L’équipement d’un chevalier du XIIIe siècle

Le chevalier du Moyen Âge, pour partir au combat, a besoin d’un équipement solide pouvant peser jusqu’à 25 kilogrammes. C’est la raison pour laquelle il ne peut monter à cheval sans l’aide de leur écuyer. Pour cela, il est muni d’armes défensives et offensives. Il est ainsi équipé d’un casque, alors appelé heaume, d’une cotte de maille et d’un haubert pour protéger son corps. Le bouclier, ou écu, est un élément très important pour prôner le prestige familial des chevaliers. Pour montrer fièrement qu’il appartient à la plus illustre famille de la noblesse, son écu comporte leurs armoiries colorées. Pour attaquer l’adversaire, le chevalier du Moyen Âge est munis d’une épée, pesant près de 2 kg, qu’il n’utilise qu’à pied, et d’une lance, utilisée lors des combats à cheval.

Comment devenait-on chevalier au Moyen Âge ?

Un apprentissage dès le plus jeune âge

Chevalier en armure au Moyen Âge
Un chevalier en armure dans une enluminure du Moyen Âge

Il s’agit essentiellement de former de bons guerriers à cheval. Les techniques de combats ont évolué; on voit la diffusion de l’étrier rendant le guerrier plus stable sur son cheval. Des nouvelles techniques de combat se mettent alors en place : il s’agit désormais d’affronter l’ennemi avec une lance sous le bras, ce qui exige une force physique importante.
Des exercices sont donnés dès l’âge de 4 ans pour faire de futurs bons chevaliers. L’enfant grandissant doit faire preuve d’adresse et de courage. On lui apprend l’équitation, la chasse et le maniement des armes. La pratique de la chasse permettait l’intégration au sein de la hiérarchie sociale. Dès l’âge de 7 ans, le jeune est alors un page, jusqu’à l’âge de 14 ans. On complétait alors sa formation par l’apprentissage des valeurs chevaleresques. C’est à ce moment qu’il devient écuyer, où il accompagne de valeureux chevaliers en tournois et en guerre. Notons cependant qu’une transmission du titre de chevalier était possible de père en fils dans les familles nobles les plus remarquables. Mais on ne naît pas chevalier au Moyen Âge, on le devient.

Le rite de l’adoubement du chevalier du Moyen Âge

Adoubement d'un chevalier au Moyen Âge
L’adoubement d’un chevalier d’après une enluminure

Le futur combattant, 4 années après avoir débuté sa formation d’écuyer, devient un chevalier par la cérémonie de l’adoubement. On lui remet alors les armes avec lesquelles il combattra. C’est à ce moment que l’adoubé reçoit de son seigneur le plat de l’épée sur son crâne ou ses épaules, c’est l’accolade. On n’hésitait pas à lui donner un violent coup à la nuque pour vérifier son aptitude physique. C’est une cérémonie importante, une nouvelle naissance pour le chevalier du Moyen Âge, qui donne lieu à une grande fête au château, où se regroupent les parents et amis, un moment primordial de la sociabilité aristocratique. Ce rite, bien que symbolique, fut l’objet d’une christianisation au XIIe siècle. Sont alors ajoutés un engagement par serment, une veillée de prières et la bénédiction des armes.

La vie des chevaliers, entre croisades et tournois

Les tournois et joutes chevaleresques

Reconstitution d'un tournoi de chevaliers du Moyen Âge
Reconstitution d’un tournoi de chevaliers du Moyen Âge

Les chevaliers doivent servir militairement. Ils se mettent au service de plus puissants en leur prêtant hommage, les faisant alors entrer en vassalité. Les chevalier combattent aux côtés de leur seigneur, défendent la seigneurie ou la principauté. Certains d’entre eux vivent dans la domesticité du seigneur, d’autres sont rémunérés par un fief, ils sont alors des chevaliers fieffés. Le chevalier du Moyen Âge participe aux tournois, des combats organisés opposant des équipes distinctes. Son objectif était de faire des prisonniers et de s’emparer des armes et chevaux adverses. Certains chevaliers oublient parfois qu’il s’agit d’un exercice, y laissant leur vie, comme le duc de Bretagne Geoffroy Plantagenêt mort à 28 ans lors d’un tournoi. Le tournoi est avant tout un divertissement. Il s’agit pour le seigneur de renforcer son prestige à l’aide de ces évènements.

Le chevalier du Moyen Âge participent au prestige seigneurial. C’est lors de ces tournois que sont chantés les exploits des plus illustres chevaliers par des troubadours ou des trouvères, ce sont des chansons de geste, Raoul de Cambrai en est l’exemple parfait. Il s’agit d’une occasion pour les familles nobles de se rappeler de la vie glorieuse de leurs ancêtres.

Les chevaliers du Moyen Âge en croisade

Conquête des chevaliers du Moyen Âge
Conquête des chevaliers au Moyen Âge

Certains chevaliers au Moyen Âge sont recrutés temporairement pour une campagne militaire. Aux X-XIIe siècles se produisent diverses mobilités sociales. Des paysans alleutiers, suffisamment riches pour être chevaliers “à temps partiel” sont alors recrutés. Leur seigneur les mobilise occasionnellement pour lui rendre des services d’ordre militaire. L’armée royale en aurait compté près de 3000 partis à l’ost ! Les croisades sont un ensemble de huit longues expéditions entre le XIe et le XIIIe siècle des chevaliers chrétiens d’Occident vers l’Orient pour des causes religieuses, notamment avec la division de la chrétienté au Moyen Âge; c’est le schisme de 1054. Mais le départ en croisade est coûteux pour chaque chevalier, devant souvent s’équiper par leurs propres moyens. Ils sont donc des hommes aux services de l’Église et de leur seigneur.

Trois fléaux dévastateurs au Moyen Âge

La chevalerie ne compte pas que des hommes. Les sources nous affirment que des femmes chevalières et chevaleresses ont pris les armes pour défendre leur principauté. C’est notamment le cas de la comtesse Marguerite, comtesse du Hainaut. Mais le Moyen Age était une période où beaucoup d’individus perdirent la vie, à cause de trois fléaux dévastateurs. C’est le cas des grandes famines, causées par des aléas climatiques soudains, ou encore de la grande Peste Noire de 1348 qui décima près de la moitié de la population européenne. La guerre et les expéditions en croisades causèrent également de lourdes pertes humaines, d’où cette nécessité permanente de mobiliser toujours plus d’hommes.

Sources :
Aurell.M. La Noblesse en Occident (Ve-XVe siècle), Paris, 1998.
Balard.M, Genet.J.-P, Rouche.M. Le Moyen Âge en Occident, Collection HU, 2017.
Tusseau, J.-P. Raoul de Cambrai, Paris, 2008.
Flori.J. La Chevalerie en France au Moyen Âge, Paris, 1995.
Flori.J. Chevaliers et Chevalerie au Moyen Âge, 2013.