piraterie moyen age
Anecdotes

Quels étaient les itinéraires épiques de la piraterie maritime au moyen âge ?

Entre la fin des raids vikings et le début de la renaissance, le moyen-âge a connu l’émergence de la piraterie maritime. C’est le secteur du commerce qui a été le plus touché par ce phénomène. Ainsi, après les nombreuses exactions des Vikings qui s’étaient installés sur les côtes de l’Europe du Nord à partir du VIIIe siècle, on assistera dans diverses régions d’Europe, à l’émergence des groupes de pillards. Leurs opérations seront favorisées par de nombreux conflits d’intérêts dont le continent européen était le théâtre. Certains pirates comme Eustache le moine, les frères des victuailles et même le fameux Barberousse sont devenus tristement célèbres pour avoir perpétré les rapines les plus spectaculaires sur des navires marchands. Découvrez à travers cet article les voies maritimes les plus emblématiques de la piraterie maritime au moyen-âge.

La Manche, le passage maritime le plus périlleux

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Au moyen-âge, la manche était un passage maritime très stratégique pour de nombreux commerçants. En quittant la méditerranée pour se rendre en mer du nord, les navires de commerce avaient en effet le choix entre deux options : soit ils passaient par ce bras de mer, soit ils devraient effectuer un détour par le nord de l’Écosse, un périple bien plus long. Voyant là l’opportunité d’une initiative lucrative, les forbans n’ont pas tardé à infester les côtes des Cornouailles et de Bretagne, parsemées par de nombreuses criques et baies.

Entre le XIIe et le XVIe siècle, la traversée de la manche par les navires marchands était plutôt vécue comme un véritable supplice. Au cours de cette traversée périlleuse, les pirates pouvaient à tout moment faire irruption d’une crique proche, prendre d’assaut puis rançonner leurs proies. À l’époque, les rois n’avaient presque aucune emprise face aux seigneurs féodaux, du coup, il n’existait presque aucun royaume centralisé. Au cœur de cette anarchie, aucun Etat ne disposait d’une flotte assez imposante pour réguler le commerce maritime.

Cette situation était donc pour les pirates une manne inespérée, une aubaine qu’ils n’ont pas hésité à saisir en réitérant des attaques de navires, sans craindre de se faire poursuivre par la marine d’un Etat. Les navires des pirates étaient aisément identifiables grâce à leurs pavillons et à leurs drapeaux qui flottaient au-dessus du mât, tel l’étendard d’une armée impériale. Vous avez aujourd’hui la possibilité de vous procurer un pavillon pirate dit jolly-roger, ce véritable symbole de l’âge d’or qui vous permettra de personnaliser à souhait votre style.

La méditerranée, la mer de tous les enjeux

Au moyen-âge, la méditerranée fut également le théâtre d’attaques sanglantes de pirates. Cette piraterie impliquait aussi bien les Etats chrétiens que les Etats musulmans. Sur la mer méditerranée, les Narentins furent les premiers pirates slaves qui, depuis leur base établie en actuelle Croatie, perpétraient des attaques contre les navires marchands en mer Adriatique entre le IXe et le XIe siècle. Ce sont les Vénitiens qui mirent fin à leurs exactions macabres.

En 928, les musulmans de Sicile recrutèrent des pirates pour piller la Corse, la Calabre et la Sardaigne. Entre le XVe et le XVIe siècle, ce fut le tour des pirates du territoire berbère de se livrer à ce jeu pernicieux. Au nom du coran, ses pirates sévirent sur la méditerranée ; leur base était alors installée au port de Tripoli et d’Alger. C’est bien plus tard que les puissances du nord de la méditerranée scellèrent un accord de non-agression avec celles du sud par l’entremise de l’Empire ottoman.

Les pirates de la mer Baltique et de la mer du Nord

Drapeau pirate

La manche et la méditerranée ne furent pas les seules zones à être sous le joug des pirates. La mer baltique et sa voisine du nord partagèrent également la triste réputation d’être le territoire de chasse de ces pirates téméraires. La prospérité des villes situées au niveau de la hanse de la Germanie médiévale a pendant longtemps été mise à mal par le pillage des pirates. Ces derniers s’attaquaient au trafic maritime. Les plus représentatifs des pirates de cette zone furent Alv Erlngstson et les frères des victuailles, une confrérie de malfaiteurs qui pillèrent entre 1394 et 1402 de nombreux navires dans la baltique et la mer du nord. Considérés comme des malfaiteurs qu’il fallait à tout prix exterminer, une traque sans merci fut entreprise contre eux. Ce sont les marines des villes hanséatiques qui assurèrent cette mission. Mieux organisées et disposant d’un arsenal plus impressionnant, la mission de ces marines fut un franc succès.

Quoi qu’il en soit, la piraterie telle qu’elle a été vécue au moyen-âge a aujourd’hui une emprise considérable sur l’art et la culture contemporaine. En effet, de multiples représentations reliées au statut de pirate témoignent de la fascination que ce dernier exerce sur l’imaginaire collectif, une entité historico-culturelle véhiculant diverses valeurs et représentations.

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